Quand parler à son ado devient un sport de combat (et comment poser les gants)
Parler à un ado, c'est parfois comme participer à un tournoi de boxe sans savoir qu'on était inscrit.
Un mot mal placé, et bim : uppercut émotionnel.
Un conseil glissé trop vite, et boum : KO parental.
Mais rassurez-vous : dans la majorité des familles, personne ne gagne vraiment le match. On termine souvent épuisé, avec ce petit goût amer de "on ne se comprend plus".
Le problème n'est pas dans les mots, mais dans la musique
En systémique, on dit souvent que la communication, ce n'est pas ce qu'on dit, c'est ce que l'autre entend.
Et à l'adolescence, les oreilles deviennent très… sélectives.
Un "Tu devrais ranger ta chambre" se transforme parfois en "Tu ne me fais confiance sur rien".
Un "Comment s'est passée ta journée ?" devient "Tu veux encore contrôler ma vie".
Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas parler. C'est juste qu'ils sont occupés à se construire, à se détacher, à tester où commence et où finit leur espace à eux.
Quand les ados grandissent, la famille se réorganise
C'est un peu comme si quelqu'un avait déplacé les murs sans prévenir.
Les rôles, les distances, les habitudes : tout bouge.
Et chaque tentative de communication devient un test d'équilibre entre autonomie et lien.
Les parents essaient d'aider, les ados essaient d'exister.
Deux intentions nobles, mais qui s'entrechoquent quand la forme ne suit pas.
Poser les gants, ça veut dire quoi ?
Ça ne veut pas dire baisser les bras, ni tout laisser passer.
Ça veut dire changer de posture : passer de "je dois lui faire comprendre" à "je cherche à comprendre comment il fonctionne".
Et là, la conversation prend une autre couleur.
Parfois, poser les gants, c'est :
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écouter sans répondre tout de suite,
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reformuler ce qu'il dit sans corriger,
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accepter qu'il ait le dernier mot… pour aujourd'hui 😉
Et si on changeait le ring ?
Certains parents me disent : "Chez nous, dès qu'on parle, ça finit en cris."
C'est souvent là que la thérapie familiale peut aider.
Pas pour désigner un coupable, mais pour remettre du sens dans les échanges, redonner de la place à chacun, et réinventer une manière de se parler sans se blesser.
Parce qu'au fond, ce que les ados cherchent, ce n'est pas la bagarre : c'est un lien qui tienne debout même quand ils s'éloignent un peu.
En résumé
Parler à son ado, c'est comme apprendre une nouvelle langue : il faut un peu de patience, d'humour et quelques traducteurs bienveillants sur le chemin.
Et puis, entre nous… il arrive souvent qu'ils écoutent plus qu'ils ne le montrent.
(Si si. Même derrière la porte fermée. )
Finalement, parler à son ado, c'est un peu comme essayer de danser un slow pendant qu'il écoute du rap. Il suffit parfois de changer de rythme, pas de partenaire. 😉
